Tout public
Dans l’étuve estivale d’une salle de tribunal, douze jurés s’apprêtent à condamner un jeune homme soupçonné d’avoir tué son père.
Alors que toutes les preuves semblent accabler l’accusé, un seul d’entre eux persiste à croire à son innocence. Battant en brèche la faiblesse des dépositions des témoins, dénonçant les incohérences et les convictions faciles, l’homme assigne le tribunal à s’attarder un instant sur le sort de ce garçon.
Derrière ce procès au verdict convenu s’engage alors un autre combat : celui contre la mauvaise fois, la malveillance, l’intolérance d’individus pétris de préjugés.
La délibération, par cet après-midi caniculaire, laissera exhaler une vérité qui bouscule les certitudes, montre les limites d’un système judiciaire et confronte douze hommes à eux-mêmes. La mise en scène transpose le drame privé sur la place publique : dans un décor qui évoque le forum romain, c'est la machine judiciaire elle-même qui comparaît, mécanique huilée (trop ?) donnant à l’homme la responsabilité de disposer de la vie de ses semblables.
La délibération ne consiste pas à établir la culpabilité de l’accusé, elle devient le lieu d’un débat sur le droit de condamner lorsqu’un doute, si mince soit-il, subsiste…
Note de mise en scène :
Nous avons décidé de mettre la parité dans notre spectacle pour que l’action soit plus contemporaine. Nous voulions rendre visible la notion d’Humanité qui réside en chaque être humain réunissant ainsi les femmes et les hommes sous le grand « H » du mot homme. Ces douze hommes sont humainement et socialement très différents. Ordinaires, intolérants, parfois lâches, ils sont pressés d’en finir avec cette affaire… Jusqu’à ce non « Antigonien » qui va laisser apparaître le doute, la réflexion. On filera la métaphore en ajoutant que la pièce véritable suspense judiciaire est construite sur la base d’une tragédie classique : unité de lieu – unité de temps – unité d’action. L’action nous tient en haleine dans ce huit clos judiciaire (dans ce thriller judiciaire) où le huitième juré ne dit pas « j’ai raison » Sa lutte se résume à ce constat socratique « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais pas ».
Fred Tournaire